Nos engagements RSE

La consigne en verre en frigo connecté : un échec manifeste sur tous les fronts

TEMPS De LECTURE :
8
Min
12
.
2023
La consigne en verre en frigo connecté :  un échec manifeste sur tous les fronts

Il est temps de faire un point sur la compatibilité du verre dans nos métiers de restauration livrée et de mettre en lumière ses limites. En effet, nous avons pu expérimenter que frigos connectés et consignes en verre ne font pas bon ménage. Dans cet article, nous partageons nos conclusions sur ce matériau, tant plébiscité mais si mal adapté à notre modèle.


Le contenant le moins écologique pour notre cas d’usage 

L'aspect environnemental joue un rôle crucial dans le choix des matériaux d'emballage, et avec des milliers de plats livrés chaque jour, nous sommes conscients de l’impact de nos décisions. C’est pourquoi nous avons réalisé en 2022 notre première Analyse de Cycle de Vie (ACV) des contenants avec Greenly (organisme indépendant). 

L’objectif était de pouvoir comparer la viabilité écologique de 3 types d’emballages : le contenant en verre (emballage réutilisable), le contenant en résine Tritan (emballage réutilisable) et le contenant en bagasse (emballage jetable).

Le résultat est sans appel : la consigne en verre représente le pire scénario d’impact environnemental pour notre modèle.
En effet, il faudrait pouvoir réutiliser le contenant en verre 400 fois (autrement dit, 400 cycles) pour qu’il soit plus respectueux de l’environnement qu’un contenant  jetable en bagasse. Cela représente chez Foodles 16 années d’usage ! 

Des chiffres équivoques à nos yeux, d’autant qu’en réalité nous arrivons à atteindre en moyenne seulement 7 cycles de réutilisation, malgré un meuble de récupération sécurisé.

Nous avons d’ailleurs dédié un article complet au rationnel de la consigne dans le cadre des frigos connectés. 

Cet impact significatif du verre s’explique par le niveau de pollution colossal généré depuis sa création jusqu'à sa réutilisation :


Sa production
:

La fabrication du verre est un processus énergivore. Il implique la fusion de différentes matières premières à des températures élevées. Ces étapes nécessitent une consommation importante d'énergie, principalement fournie par des combustibles fossiles. 

L’impact carbone de la production du verre est ainsi plus élevé que celui d’alternatives plus légères comme le plastique ou le carton : environ 1kgCO2e pour 1kg de verre produit vs. 0.4kgCO2e pour 1kg de carton neuf produit vs. 0.7kgCO2e pour 1kg de polypropylène (source ADEME).


Son transport :

En raison de sa densité, le verre est plus lourd que d'autres matériaux, comme la bagasse. Pour donner un ordre de grandeur, un contenant en verre est environ 15 fois plus lourd qu’un contenant en bagasse. Donc, son transport génère des émissions CO2 plus élevées car nécessite plus de carburant pour déplacer des charges plus lourdes.

De plus, le contenant consigné effectue bien plus de trajets qu’un contenant jetable : il quitte le site client vers le point de lavage, puis va chez le traiteur, il est ensuite transporté dans l'entrepôt logistique avant de revenir sur le site client. Même dans le cas le plus optimisé (lavage, production et stockage au même endroit), l’ACV montre que le verre est beaucoup moins performant que la bagasse sur la majorité des critères de l’ACV, pour ce qui concerne notre modèle de distribution.


Son nettoyage :

Cette étape est cruciale dans notre cas d’application. Le processus de lavage des articles en verre consomme beaucoup d'eau et d'énergie, ainsi que des produits détergents, tous contribuant à l'empreinte environnementale totale. 


Un danger éminent pour la santé et la sécurité de nos utilisateurs

Au-delà de l’aspect environnemental évoqué, qui constitue déjà un frein majeur à son utilisation dans notre métier, l’autre problème insurmontable du verre réside dans sa fragilité. 

Exploiter des frigos connectés implique des livraisons très fréquentes qui soumettent les consignes à des conditions de transport souvent complexes (vibrations, entrechocages) qui finissent inévitablement par fissurer le verre.

Ces micro-fissures peuvent survenir à tout moment, de la cuisine à la manutention ou encore pendant la livraison.

Malgré toutes les précautions prises (livraisons spécifiques faites en propre, caisses adaptées, contrôle des fissures par le laveur et nos traiteurs), on ne peut éviter d’avoir régulièrement des bris de verre dans les contenants. Les retours des acteurs du marché ayant effectué des tests avec le verre sont unanimes sur le sujet.

Même si l’incidence est faible, en livrant des milliers de repas à l’année les accidents sont inévitables et il paraît inconcevable de faire supporter un tel risque pouvant être fatal aux convives.

Extrait d’un témoignage utilisateur chez un acteur du marché frigo connecté utilisant du verre :

C’est pour cette raison que le verre est très largement proscrit dans le cadre de Plan de Maîtrise Sanitaire (PMS) des cuisines centrales et chez la plupart des traiteurs.

Notre position sur le sujet est donc limpide : il est dangereux de mettre en circulation des contenants en verre consignés dans des frigos connectés.


Un défi logistique pour nos équipes

Le poids du verre étant significativement plus élevé que d'autres matériaux d'emballage tels que la bagasse, le plastique ou le carton, il représente un défi logistique pour nos équipes de préparation et de livraison.

À grande échelle, le verre augmente significativement la pénibilité quotidienne et le risque de troubles musculo-squelettiques, ce qui est un impact non négligeable à nos yeux.

Fragilité, poids logistique et impact environnemental : le test grandeur nature et l'Analyse de Cycle de Vie donnent des résultats qui ne souffrent d’aucune ambiguïté. Le verre est le pire candidat possible en restauration livrée. En optant pour une alternative imparfaite mais plus adaptée, nous assurons nos engagements RSE et la sécurité des consommateurs.